Aujourd’hui, nous avons le bonheur d’interviewer notre coach Vincent Toujas qui fait partie des historiques de la Cigüe, un moyen pour nous tous de connaitre un peu mieux l’Histoire de notre troupe et dessiner son avenir. Bon voyage dans le temps.
La Cigüe sa première année d’existence, c’était quand et c’était comment ?
À sa première année d’existence, je n’y étais pas, mais Cédric et Virginie, les créateurs, ne s’imaginaient sans doute pas une telle évolution. Ma première année à la Cigüe c’était en 2009, et c’était jeune et fou, (maintenant c’est que des vieux et des fous). J’ai découvert cet univers Chez le Pépère et 6 ans plus tard, la magie opère toujours.
Quelles sont les 3 photos de la Cigüe que tu préfères et pourquoi ?
Merci à ceux qui étaient là au début, et sans qui cette association n’existerait pas.
J’ai retrouvé cette photo qui traînait dans les vieux dossiers. Je ne connais même pas tous ces gens !
[NDLR : pour ceux qui se reconnaissent ou reconnaissent des visages, laissez les noms en commentaires on sera ravis]
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9 Décembre 2011, avec Camille Durand-Tovar, Maxime Buzzi et moi-même Chez le Pépère pour un doublage américain. Parce que notamment avec ces gens-là, (avec également Virginie Quod) une rigueur et une exigence de qualité de jeu sont nées [NDLR : que nous essayons de maintenir].
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La parfaite image de la Cigüe, pas besoin de mot.
Te souviens-tu de la toute dernière impro que tu as joué et subsidiairement, quel personnage étais-tu ?
Mon dernier souvenir était un match avec les Restons Calmes et notamment avec Clément B., à l’Overground, où je jouais un vieux tueur fou et c’était une sorte de film d’épouvante dans un labyrinthe ! Miam miam ! Effrayant…
Combien de temps passes-tu pour écrire une séance de coaching d’impro avant un atelier que tu vas diriger ?
Alors c’est 3 mois de méditation au Yemen pour un atelier (payé par la Cigüe). Les maîtres Shaolin m’accompagnent pour supporter une troupe qui n’en fait qu’à sa tête. Ça demande beaucoup de self-control. Mis à part ça, tout dépend de la séance, du thème, en tous cas ce qui est sûr c’est que ça prend du temps de créer des exercices. La Cigüe c’est clairement un laboratoire où je cherche toujours à rendre les improvisateurs créatifs. Je veux briser les habitudes populaires ou conventionnelles, et c’est je crois ce que toute la Cigüe veut aussi.
Quels parallèles fais-tu entre le cinéma (ta passion) et l’impro (ton boulot), ou l’inverse ?
L’objectif est exactement le même, raconter une histoire et donner des émotions grâce aux acteurs. Ce qui change en impro, c’est la spontanéité et le fait que les acteurs sont à la fois scénariste, réalisateur, musicien etc… Donc on bosse : je pense transmettre les principes d’écritures, on travaille cela à fond pour que cela devienne organique, naturel, juste et vrai.
L’impro c’est potentiellement aussi grandiose que le cinéma, car la seule limite existante, c’est l’imaginaire des acteurs et des spectateurs.
Qu’as-tu ressenti pendant les discours des candidats à la présidence lors des dernières élections ?
J’ai été très touché de voir qu’absolument tout le monde défend des valeurs qui sont dans la continuité de ce que moi et mes prédécesseurs avons apporté. Au-delà même, c’est un bonheur de voir des gens qui veulent s’impliquer, prendre les rênes. Le bébé grandit, c’est beau à voir. On sent que tout le monde veut le bien de cette belle (et fragile) chose qu’est la Cigüe [NDLR : on travaille à ce qu’elle devienne de moins en moins fragile]. C’est à eux de jouer maintenant.
Quels conseils donnerais-tu au nouveau bureau (classement, rangement, administratif, trésorerie, etc…) ?
Que l’essentiel c’est les rapports humains et de garder à l’esprit que nous sommes une discipline artistique et créative. Nous nous devons de partager émotions, sensations et messages [NDLR : voire massages quelques fois].
J’ajouterai qu’il faut être exigeant et flexible, bienveillant et critique, innovant et assuré. Le malin, l’argent, doit être pris avec du recul, car ce petit être est démoniaque. L’esprit de groupe, moteur de la Cigüe, est quelque chose de fragile, et qu’il est toujours bon de garder un œil ouvert, d’être attentif au tout et à chacun des improvisateurs. Dernière chose, la Cigüe est là pour apporter à tous les acteurs de quoi être un improvisateur, mais c’est loin d’être suffisant, chacun doit trouver son chemin, sa manière de jouer, de prendre le maximum d’expérience, de s’ouvrir pour devenir un improvisateur unique et complet.
Je souhaite au bureau d’être mieux organisé que moi, mais ça ce n’est pas difficile !
Pour toi, la Cigüe en 2020 ça donne quoi ?
En 2020, la Cigüe fera la plus grande impro du monde, 1000 VS 1000. On aura une chaîne TV sur la Freebox, on gérera le ministère de l’improvisation, on sera un jeu-vidéo à la Street Fighter où tu pourras choisir l’improvisateur que tu veux jouer (moi je prendrai Glo Da avec son coup spécial, le Décrochage de la Mort, ou Tom Phenix avec sa rudesse de l’Enfer [NDLR : il s’agit de deux marques déposées sous licence à la Cigüe]) et on jouera tous les mercredis Chez le Pépère.
Quelle est la question que la Rédaction n’a jamais posée et que tu rêves de poser aux joueurs de la Ciguë ?
Qui étais-tu avant la Cigüe, et qui seras-tu après ? [NDLR : n’hésitez pas à répondre en commentaires]
Et pour finir, en 3 mots et 3 mots seulement l’impro c’est quoi pour toi ?
Moi, toi, nous.
Merci Vincent d’avoir pris quelques minutes de ton temps pour répondre à cette interview. J’entends les moines shaolin qui t’appellent pour un training sur la violence douce à utiliser en cas de contestation des exercices en atelier.
Retrouvez Vincent et toute la troupe de la Cigüe à l’occasion de notre événement exceptionnel : le 28 Juin 2015 – Journée FBI au Rocher de Palmer.