Aujourd’hui c’est Athénaïs qui se prête au jeu de l’interview. Nous la surprenons en pleine rêverie avec un joli stylo plume à fleurs dans la main, un cahier petits-carreaux à spirale sur ses genoux, prête à démarrer notre entretien !
Question à la con : Peux-tu nous donner ta recette de la crème chiboust ?
La crème Chiboust est à base de lait de Coco et de graines de Chia : très riche en protéines d’ailleurs ! Les graines de chia se laissent adoucir par la coco, on dirait des petits têtards qui flottent dans cette semi gelée. C’est juste hyper bon, c’est doux et ça te cale. (à garder au frais par contre). [NDLR : La crème chiboust ou chibouste ou crème saint-honoré est le résultat d’un mélange de crème pâtissière collée et d’une meringue italienne. Il faudra donner un autre nom à cette recette tentante, Athenais)].
Quand as-tu rejoint la Cigüe et rappelle nous ce qui t’a poussé à nous rejoindre ?
J’ai rejoint la Cigüe l’année dernière ! J’avais déjà goûté à l’impro dans ma petite vingtaine sur Toulouse (coucou la Ludi !). Je m’étais toujours promis d’y revenir sans trop savoir quand (c’est comme lorsque l’on reste en réserve en se disant que l’on montera à la prochaine impro) alors j’ai osé.
Pourquoi La Cigüe ? Amoureuse des mots, j’ai adoré l’image. Puis j’ai parcouru leur site 3000 fois, ça avait l’air tellement chouette de faire partie de ce bateau. J’ai sauté dans l’eau et je suis encore émue aujourd’hui : j’avais raison : c’est chouette, c’est fort et c’est bon d’être moussaillon. [NDLR : welcome on board !].
Quelles expériences de spectacles avais-tu auparavant ?
Pendant mon âge ingrat, j’ai fait du théâtre à texte, 5 ans je crois, dans l’optique de soigner une timidité affreuse. J’ai pris goût au jeu, à cette peur offerte, ce shoot que l’on ressent.
J’ai fait une Licence d’Arts du Spectacle à Bordeaux III où j’ai pu faire des stages avec quelques professionnels et découvrir le Contemporain d’avant, d’ailleurs. Nous avions une liste de spectacles à voir, de tout : des gens tout nus au cheval en fond de scène qui défèque pendant l’heure et demie [NDLR : chic, une nouvelle idée de catégorie d’impro !]. Quelle chance quand j’y pense. C’était fou. Parfois délicat dans la pratique mais hyper chouette avec le recul. Puis à Toulouse, j’ai tenté ma chance entre amis avec la ligue d’impro La Ludi. Ce fut une brève expérience tellement forte (j’ai arrêté car je me suis faite larguer alors j’ai quitté la ville, je le dis, la Ludi n’y est pour rien, c’est la vie : ça fait comme les chevaux parfois). La morsure étant faite j’ai gardé l’envie comme on cajole un souvenir. Et je reste encore aujourd’hui grande spectatrice, gourmande même.
Tu as une passion pour la maroquinerie – Peux-tu nous en parler davantage ?
J’ai eu un besoin de travail manuel, de faire quelque chose de mes mains. C’était une envie assez poignante donc j’ai foncé.
J’ai le goût du beau, celui qui se découvre au fur et à mesure et qui surprend : la finesse de la piqûre, le grain, les imprimés. Donc je me suis lancée dans cette aventure oui, je voulais en être.
C’était compliqué au début mais quelle jouissance de dessiner quelque chose et la voir réalisée. Les pochettes resteront ce que je préfère faire, sûrement parce qu’elles sont plus rapidement achevées : des petites réussites, une certaine mise à nu également. Il y a un plaisir personnel monstre : ce moment d’ermite productif où le temps n’existe plus, c’est magique. [NDLR : amenez-nous du cuir et une machine à coudre !!!].
Quel lien fais-tu entre cette passion et l’improvisation ?
Le plaisir du faire, d’agir, de sortir quelque chose. Ça demande du temps, de l’énergie et si je devais les mettre côte à côté je dirais qu’il y a une forme de dangerosité dans tout ça.
Réaliser quelque chose est une prise de risque certaine : c’est une projection du moi (pardon, je m’égare un peu mais je réponds vraiment à la question). Il y a cette envie indécente d’y aller, c’est comme le stress, c’est saisissant. Les deux demandent un investissement complet. Le corps a besoin d’être mobilisé je pense, si pour la maroquinerie j’y laisse mes mains, pour l’impro c’est tout entier. Ô combien vivante. [NDLR : quand on vous disait qu’Athénaïs parle et écrit magnifiquement].
Quel est ton meilleur souvenir d’improvisatrice à ce jour ?
J’ai eu l’occasion de jouer D’Eux, le concept de Maeva et de faire partie du couple, avec Laetitia Landelle. Cette complicité grandissante qu’offre le long format était merveilleuse. J’ai joué comme jamais je pense. J’étais réellement dans l’amour du moment, à prendre et donner, dans le partage sans retenue. La thématique nous bascule dans le sensible, le vrai, c’était un saut sans parachute, tenue par la confiance des copains et cette peur immense du « qu’adviendra- t-il ?». Jubilatoire, bordel ! [NDLR : une larme au coin de l’œil que l’on chasse rapidement et pudiquement].
Tu t’es beaucoup investie dans l’association. Qu’est-ce qui t’a motivé à le faire ?
Je me suis investie dans la Communication car je voulais parler de La Cigüe, c’était important pour moi de dire « Les gars, ce format est juste hyper bien ! » ou « Ils sont trop chouettes, je vous jure. ». J’ai un besoin d’exprimer les choses, tout le temps. Parfois ce n’est pas approprié et assez débordant alors dans la Commission communication j’ai trouvé un certain « droit » de dire et de contaminer les gens avec mon envie : c’est extra d’inviter des gens que l’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam à partager ces moments d’intimité explosive.
Et oui, cette année je suis rentrée dans le Bureau (avec un grand B) avec la ferme intention de faire perdurer l’association, la faire grandir aussi, avec tous les membres installés au bureau du Bureau. Je m’estime chanceuse de pouvoir partager cette folie et l’entretenir avec les Copains. Parce que c’est si bon !
[NDLR : Athénaïs a rejoint le bureau de l’Association en qualité de Vice-Secrétaire : nos comptes-rendus de réunion depuis sont édités à compte d’auteur].
Quel serait un début d’impro à partir de cette image ?
Un conteur (les joueurs en réserve) : Jeanne et Thierry sont en couple depuis leurs treize ans. Jeanne est enceinte, plus heureuse que jamais. Thierry cède tout à Jeanne, sa seule liberté est celle de garder ses cheveux longs. Jeanne souhaite avoir une fille et Thierry un garçon. Pour éviter toute querelle, ils évitent le sujet. C’est vrai qu’à deux semaines de grossesse, c’est un peu tôt pour se quereller, et Thierry ne gère pas les conflits.
Pour finir, l’impro en 3 mots :
Folie, Richesse, Houmous [NDLR : On comprend pourquoi il y a toujours du houmous aux apéros à la Cigüe !!!]
Merci Athé de nous avoir accordé ce moment, nous en savons maintenant un peu plus sur toi et sur tes passions qui font de toi une fille si passionnante !
Retrouvez Athénaïs le Jeudi 14 Mars Prochain au Pourquoi Pas ? pour une Carte Blanche Improvisée 🙂