C’est une des petites starlettes de la Cigüe. Il a fait son apparition en septembre et sa bonne humeur contagieuse nous a rendu instantanément encore plus sympas qu’auparavant. Certains diront qu’il est surtout cabot ; voyons dans cette interview si Mehdi a mérité sa réputation.
Question con : si tu étais une femme, tu serais plutôt collant ou bas ?
Le bas, sans débat.
D’ailleurs la question est incroyablement cloisonnante, pourquoi faudrait-il être une femme pour avoir le droit de se sentir désirable ?
Ce que j’aime dans le bas c’est la sensation que cela procure au cuissot, à la fois dodu et boursouflé. Aussi, il est très seyant de sentir la brise caresser nos fesses à découvert. Chose que les collants ne permettent pas, ou alors il faut les déchirer.
Selon toi, quelle est la chose la plus importante lors d’un caucus ?
Je vais me permettre de répondre en scindant la question en deux. La chose la plus importante lors d’un caucus c’est indéniablement de construire une amorce de personnage en béton pour celui ou celle qui se lance.
En revanche, si on rajoute « selon moi », je pense clairement que le plus important est d’écouter le petit concert indie-rock des chimpanzés qui a lieu à ce moment-là dans ma tête. Ils ont plein d’instruments trop cool genre des orgues et des cors de chasse [NDLR : on aimerait bien les entendre aussi pendant les improvisations chantées. Cap ou pas cap ?]
C’est ta première année en tant qu’improvisateur, pourquoi avoir choisi de débuter à la Cigüe ?
J’ai voulu allier mes deux passions : le spectacle et les femmes d’un certain âge. Le soir de mon arrivée à Bordeaux, j’ai donc tapé « spectacle vivant » et « MILF » sur mon moteur de recherche favori [NDLR : par pitié, ne faites pas la recherche…].
Après avoir passé quelques heures fort agréables sur les six premières pages de résultats, la magie a opéré puisqu’en page 7, la Cigüe était là [NDLR : non, on vous jure que non?]. Elle m’attendait, comme une évidence. CQFD.
Tu as été MC lors d’un cabaret au Pépère, qu’est-ce que tu as préféré au cours de cette expérience ?
J’ai été « MC R’concis » lors d’un cabaret et c’était formidable. Ce que j’ai préféré c’est bien entendu les filles superbes qui se sont ruées sur moi à la fin. C’était la première fois de ma vie que j’entendais « Merci, c’était vraiment top, on aurait aimé que ça ne se termine jamais ».
J’ai aussi (un peu) aimé la complicité avec les autres improvisateurs – c’est cool de les voir transformer mes idées géniales en merveilles dix mille fois plus géniales.
Que ressens-tu au moment pile du coup de sifflet indiquant le début de l’improvisation dans laquelle tu vas jouer ?
Durant les quelques centièmes de secondes qui forment un coup de sifflet, je vis un véritable enfer. Je ressens les yeux inquisiteurs de notre coach qui m’accuse de cabotiner [NDLR : c’est étrange, on a du mal à voir pourquoi… ? :)]. Du coup je me martèle intérieurement : « ne sois SURTOUT pas drôle, et ne ris pas ».
Du coup je pense à quelque chose de très très triste, par exemple [NDLR : nous sommes obligé de censurer ce passage pour les âmes sensibles, quitte à nuire à la compréhension globale]. Tout ça parce que le père n’a pensé à faire des trous dans le couvercle.
Alors je ris.
Et je me prends une faute.
Penses-tu qu’être un bon improvisateur signifie forcément faire rire le public ?
L’humour a indéniablement une grande place dans l’improvisation, mais tout est une question d’« éducation ». J’ai compris très tôt cette année grâce à nos merveilleux coachs que l’impro ce n’est pas seulement du rire, c’est surtout des personnages, des concepts, des histoires qui avancent et des vérités.
Faire rire les gens, c’est facile. Aujourd’hui, j’ai comme projet de les faire pleurer.
Nous savons que tu es un grand voyageur, quel est ton dernier voyage ?
C’est drôle car je rédige la réponse à cette interview dans le RER D, entre Chatelet-les-halles et Gare du Nord. Mais je vais opter pour un récit un peu moins exotique. Je reviens tout juste d’une semaine incroyable en écosse où j’ai appris énormément de choses, notamment qu’à partir de 4 jours de randonnée sans douche, il devient difficile de se faire des amis.
Sinon les écossaises sont vraiment très belles [NDLR : on y revient toujours !].
Nous sommes bientôt à la fin de cette saison, qu’est ce qui t’aura marqué le plus cette année ?
Sans aucune hésitation cette main tendue lors d’une réunion de la Cigüe. Pour vous refaire l’histoire, sachez que ne mange pas de cochon pour des raisons d’allergie religieuse. En arrivant dans la salle, je me suis rendu compte qu’au milieu de cette orgie de cochonnailles, il y avait une assiette de blanc de poulet avec un petit écriteau « pour Mehdi, merci de ne pas toucher ».
A présent, Je suis Homme. Ma vie n’a plus jamais été la même.
Pour toi La Cigüe en 2020 ce sera quoi ?
Une association avec la moitié des membres en prison et l’autre moitié endettée sur 19 générations.
Ou alors juste une troupe d’impro trop géniale qui représente Bordeaux à travers la planète.
Tout reposera sur le choix ou non de PDG comme trésorier pour la saison prochaine [NDLR : il est déjà vice-trésorier. Le loup serait donc dans la bergerie ?].
Pour finir, quels seraient les 3 mots qui définiraient le mieux l’impro selon toi ?
Sans hésitation : Psychogériatrie, Saindoux et Triolisme.
Merci pour cette interview Mehdi. On peut le dire sans trop hésiter : tu peux être élu l’homme le plus cabot de toute l’histoire de la Cigüe. Mais bon, comme tu es aussi l’homme le plus sympa de l’histoire de la Cigüe, on te pardonnera.
Retrouvez Mehdi sur scène mercredi pour le cabaret Camping, qui sera plein de poésie (mais pas que).